Quitter le monde de Douglas Kennedy.
Velvet en avait parlé il y a quelques mois sur son blog. Comme j'avais déjà remarqué la couverture de ce gros roman (492 pages, aux éditions Belfond), bien visible dans les librairies durant l'été, je l'ai réservé à la bibliothèque municipale début octobre...Le temps d'attente fut long ! Mais l'ayant enfin lu, il me donne l'occasion d'un billet, le premier depuis longtemps, sur mon blog.
Velvet commençait son article par "Quel livre magnifique !" Effectivement, il se dévore. Pour ma part, c'est le premier roman de Douglas Kennedy que je lis ; il ne m'a pas déçu. La quatrième de couverture m'avait pourtant fait craindre une histoire sentimentale, un mélo à l'eau de rose... "Jane, professeur à Boston,est amoureuse de Theo, un homme brillant et excentrique, qui lui donne une petite Emily. [...] Mais la tragédie frappe et Jane, dévastée, n'a plus qu'une idée en tête : quitter le monde."
Or le romancier a beaucoup d'imagination. Les destins se croisent ; les événements tragiques se succèdent. Mais il y a plusieurs intrigues. L'histoire de la narratrice, Jane Howard, connaît elle-même plusieurs revirements, qui la mènent dans plusieurs pays, lui font connaître plusieurs professions : enseignante à Boston, certes...mais durant une partie du livre seulement ! Trader ou bibliothécaire, l'héroïne semble connaître plusieurs vies même si la mort est toujours présente, en arrière-plan. Les personnages sont nombreux ; le roman nous fait pénétrer dans plusieurs univers. On remarque aussi l'érudition du romancier : Theo est cinéphile alors que Vern, le collègue bibliothécaire de Jane, est mélomane. Il est ainsi question de Dreyer, de Brukner, de Bergman ou de Mahler. La thèse de doctorat de Jane, les recherches de ses collègues universitaires, sont aussi l'occasion de brosser un panorama de la littérature américaine. Mais Douglas Kennedy procède par allusions, ne noie jamais la trame romanesque et son tempo rapide sous le flot de ses connaissances, pourtant très présentes.
Par conséquent, une excellente lecture, qui devrait même plaire aux amateurs de roman policier, puisque le roman, dans sa dernière partie, déploie ce dernier aspect, finissant de rendre cette oeuvre inclassable, mais indispensable.