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Délivre des mots
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9 mai 2013

Garden of Love de Marcus Malte.

Garden-of-love  Jai découvert cet auteur avec de grandes attentes. On parle beaucoup de ce roman sur les blogs et généralement toujours de façon élogieuse. J'ai pourtant été désagréablement surprise par les premières pages : une scène violente très poétisée, avec un style souvent ampoulé. J'ai tout de même poursuivi ma lecture. Bien m'en a pris : on se laisse vite embarquer par les sinuosités du récit. C'est un livre-puzzle tès bien construit, labyrinthique, avec des personnages forts mais qui se ressemblent. Il y a tellement de jeux d'échos qu'on se perd un peu, mais l'auteur est indéniablement doué. On ne sait pas où son récit nous mène, et l'on suit tantôt Alexandre Astrid, tantôt Ariel, tantôt Jona et son frère sans bien comprendre le lien entre les différentes histoires.

              Les 350 pages se dévorent donc plus qu'elles se lisent et c'est un bon point. Mais le livre souffre tout de même d'un esthétisme trop travaillé. Des scènes crues, avec un style familier et un contenu glauque, contrastent avec des passages poétiques, des citations de Shelley ou de Blake en anglais, des répétitions et des images sans cesse reprises. Au final, on frôle l'indigestion, surtout à la fin où l'on aimerait bien savoir si l'on a tout compris, avoir enfin toutes les solutions, et finalement le livre s'achève sur cette dernière image : "La lumière baissait avec le soir. La mer était d'un bleu de méthylène. Exactement de la couleur du ciel." C'est beau...comme l'ensemble du livre. Mais on perd quand même de vue l'action, qui se dissout dans la poésie. C'est agréable pendant l'enquête, moins pendant sa résolution. Une fois qu'on s'est bien trituré les méninges, on aime bien être récompensé. Là, je ne sais toujours pas si j'ai bien tout compris (vu qu'il y a récit dans le récit, folie, alcoolisme de l'enquêteur, et que tout baigne délibérément dans un flou artistique.)

                    Au final, donc, mon avis est mitigé. Je suis restée à la lisière de l'oeuvre et j'ai admiré sa structure. J'ai été embarquée par son univers très particulier. Mais mon immersion n'a pas été totale, sans doute parce qu'à chaque page nous est rappelé que c'est un objet littéraire, une magnifique bâtisse...il est dommage que le lecteur ne puisse pas vraiment y entrer, sans cesse repoussé sur le seuil, ne pouvant pas s'attacher à des personnages aux contours tout aussi fuyants que la chronologie de l'intrigue. C'est surtout la fin que j'aurais préférée plus lumineuse alors qu'elle se confond au reste.

 

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