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Délivre des mots
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25 octobre 2009

La cité des jarres d'Arnaldur Indridason.

410JK263RSL__SL500_AA240_Je voulais lire un roman d'Indridason par curiosité. J'avais lu la chronique de celui-ci, première enquête de l'inspecteur Erlandur, sur les blogs de Stephie et Pimprenelle. C'est un polar islandais, dont l'action se passe à Reykjavik, et les questions de génétique sont au coeur de l'ouvrage. Peu étonnant lorsqu'on sait que l'Islande a été secouée à la fin des années 90 par l'affaire de l'entreprise Decode, groupe pharmaceutique créé par Kári Stefánsson en 1996 dans le but de se servir des codes génétiques de la population de l'Islande, dont l'insularité et la position géographique ont évité le brassage génétique, afin de trouver des médicaments. Je renvoie à ce site : ici.

   Le roman d'Indridason s'appuie donc sur des faits d'actualité, mais aussi sur la filiation, la transmission des maladies héréditaires, l'importance du père dans une société où les noms de famille sont "fils de" ou "fille de". Ainsi, le suffixe "-son" indique que l'auteur est fils d'Indrida, comme le suffixe "-dottir" indique "fille de" : le père de la chanteuse Björk Gudmundsdottir s'appelle ainsi Gudmunds.

   Pour le lecteur français, la lecture du roman d'Indridason s'avère donc dépaysante et instructive. Géographiquement, l'action se situe entre Keflavik et Reykjavik ; on découvre aussi le quartier de Nordurmyri, qui "fait figure de village indépendant, ici, en plein centre-ville de Reykjavik", et qui est fondé sur un marais. L'inspecteur Erlendur Sveinsson a une bonne connaissance des psaumes et affectionne les livres qui parlent "de gens qui se perdaient et trouvaient la mort sur les hautes terres du centre de l'Islande". Divorcé, ce commissaire a des problèmes avec sa fille Eva Lind, qui se drogue, ce qui renforce les questions de filiation, et les questions autour du thème de la génétique, inhérentes au roman. En outre, Eva Lind soumet à son père une enquête annexe à l'enquête principale, dans la mesure où une de ses amies a disparu le jour de son mariage en laissant ces mots : "Il est dégoûtant, qu'est-ce que j'ai fait ?"

   En revanche, j'ai été moins séduite par l'enquête principale, sur fond de trafics d'organes et de viols. L'homme assassiné, Holberg, se révèle assez vite une pourriture ; c'est également un violeur, et, comme par hasard, chaque femme qu'il a violée est tombée enceinte... C'est assez peu crédible, somme toute. Les collègues d'Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli, sont quelque peu caricaturaux, l'un parce qu'il est gauche, l'autre parce qu'elle reprend parfois Erlendur quand il lui semble aller trop loin pour résoudre son enquête. La clef de l'énigme est trop rapidement donnée, et ne reste plus ensuite, pendant les cent dernières pages de ce roman qui en compte 328, qu'à trouver où s'est caché l'assassin.

   En conclusion, une lecture agréable, mais qui m'aurait sans doute paru banale si l'intrigue s'était déroulée en France, loin de l'univers des sagas et des fjords.

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Commentaires
S
Je l'ai lu aussi, mais il ne m'a pas passionnée...
M
Comme j'ai pu le dire ailleurs, je ne pense pas me lancer pour le moment...
A
J'ai bien aimé celui-ci mais beaucoup plus 'la femme en vert' et beaucoup moins 'la voix'.
L
Je survole un peu ton billet car je l'ai dans ma pal ;-)
C
dans ma PAL, du coup j'ai hâte.
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