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Délivre des mots
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10 juillet 2009

Psychopolis et autres nouvelles de Ian McEwan.

psychopolis    Scabreux - "Compliqué", "qui présente des difficultés ou des risques", "qui est embarrassant à traiter, à évoquer", "qui risque d'offenser la pudeur, de choquer".

"Ian McEwan nous raconte des histoires scabreuses [...]." Ainsi commence la quatrième de couverture de ce petit livre qui contient trois nouvelles extraites du recueil Sous les draps et autres nouvelles (Folio n°3259) de Ian McEwan.
Je n'avais jamais rien lu de cet auteur, et il m'a semblé qu'un livre court et pas cher constituerait une bonne entrée en matière.


Au bout de quelques pages, on comprend l'art de ce romancier : faire naître le malaise chez son lecteur.
Le malaise est en effet permanent : de page en page, on se demande où l'auteur veut en venir. C'est à la fois destabilisant, déroutant, fascinant. Quelque chose est là, tapi sous les mots, qui provoque une certaine gêne. Ce n'est d'ailleurs pas l'histoire racontée qui prime. C'est davantage ce que la focalisation interne laisse dans l'ombre : le personnage principal ne voit pas tout, et le lecteur devine, en comprend plus que ce qu'il lit, tout en percevant très bien que le romancier joue à un étrange jeu du chat et de la souris, et que la souris ici n'est pas tant son personnage que son lecteur.


Trois nouvelles donc. La première, "Masques", est sans doute la plus destabilisante, et, de fait, la plus réussie : tout se joue dans les coulisses. Quand finalement, les coulisses submergent la scène principale, on se demande si l'on comprend vraiment, si l'on n'est pas victime des hallucinations du narrateur, qui est ivre, confond tout, mélange tout. Le malaise est prégnant, souterrain.
La deuxième nouvelle, "Pornographie", est moins intéressante. Le lecteur ne baigne pas dans le sous-entendu pendant la narration, mais sait que le pire a lieu après celle-ci...
Enfin, "Psychopolis" est une tentative intéressante pour faire sourdre le malaise de la description d'une ville, Los Angeles, mais l'essai laisse un goût d'inachevé.












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Commentaires
M
Nous avons pas mal de livres en commun sur nos PAL...
Y
J'ai ce livre-là dans ma PAL depuis un bout de temps. En fait, McEwan est assez étrange : parfois, il m'enthousiasme plus que tout ("Délire d'amour" est immense, un de mes livres préférés, et "Expiation" est aussi très bien) mais parfois je n'aime vraiment pas, trop sombre, trop glauque dans les relations ("Un jardin de ciment", "Un bonheur de rencontre").
L
La première nouvelle est la plus étrange et la plus intéressante du recueil. Si vous la lisez, j'aimerais bien savoir si vous avez compris la même chose que moi...ou si j'ai fait fausse route. ;)<br /> <br /> J'ai lu sur un site britannique que l'auteur s'est inspiré d'une nouvelle d'Angus Wilson, "Raspberry Jam", pour écrire "Masques" ("Disguises") : peut-être est-elle moins représentative de son style que les deux autres nouvelles...<br /> <br /> Du coup, ça m'a aussi donné envie de lire la nouvelle d'Angus Wilson, si je la trouve.<br /> Et je lirai "Expiation" plutôt que "Sur la plage de Chesil" au vu de vos commentaires.
M
Je n'aime pas trop le genre des nouvelles et, comme Stephie, je n'ai pas aimé non plus son dernier livre mais ton article donne cependant envie de retenir ce titre!
M
Je l'ai sur ma PAL celui-là et il attend depuis quelques mois déjà...<br /> Du même auteur, j'ai lu "Atonement" (ou "Expiation" pour le titre français). J'avais beaucoup aimé cette lecture: le travail de l'écriture, la dangereuse frontière réalité/fiction, les rapports difficiles entre les gens de ce monde, etc...
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