Alabama Song de Gilles Leroy.
Prix Goncourt 2007. Par curiosité, intriguée par le titre (comment ne pas penser à la chanson des Doors ?), j'ai parcouru rapidement la quatrième de couverture ("Quand Zelda, "Belle du Sud", rencontre le lieutenant Scott Fizgerald...") et me suis décidée à l'acheter, en même temps d'ailleurs que L'étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald, pas encore lu, mais ça m'en donnera l'occasion ! (D'autant qu'en ce moment, une offre promotionnelle Folio permet d'avoir un Folio gratuit, Petits suicides entre amis d'Arto Paasalina pour moi, pour deux Folio achetés !)
Ce que j'en ai pensé...
Francis Scott Fitzgerald est un auteur que j'ai peu lu. J'avais espéré en apprendre plus sur sa vie et son oeuvre. De ce point de vue, c'est loupé. Personnage antipathique, mari brutal, il est l'alcoolique qui délaisse sa femme, la violant parfois dans des scènes très crues, le "prépuce enflammé par l'alcool".
Portrait sans complaisance, donc, où l'homme est mis en avant bien plus que l'écrivain.
Mais Gilles Leroy n'a pas voulu écrire une biographie. Il s'en défend lui-même dans une note : "Il faut lire Alabama Song comme un roman et non comme une biographie de Zelda Fitzgerald en tant que personne historique."
L'emploi de la focalisation interne, la progression chronologique qui n'est pas linéaire mais entremêle les dates, 1927, 1940, 2007 enfin, pour laisser la voix de l'auteur supplanter celle de Zelda, sont bien maîtrisées et donnent à la fiction une vraie valeur littéraire, l'ensemble se construisant autour de la figure fascinante de Zelda Fizgerald, héroïne qui a fasciné l'auteur, la métaphore de l'écrivain se brûlant les ailes structurant l'ouvrage.
Mêlant biographie et fiction, c'est peut-être tout simplement une oeuvre sur l'écriture que nous donne l'auteur, qui se livre lui-même dans les dernières pages du livre...Une oeuvre réflexive, donc, dont la lecture soulève quelques interrogations.